Collège Ste Anne

Collège – Carquefou

Loire AtlantiqueUradel
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Ce mardi 7 mars, les élèves du dispositif Ulis, les 4D et les 4E rencontrent un caricaturiste de presse. Bien connu sur le pavé nantais et national, il dessine pour Presse-Océan, mais aussi pour d’autres journaux, pour la télévision. Il s’agit de Frap. Une des premières questions des élèves, pourquoi ce pseudo ? Tous les caricaturistes adoptent un pseudo, répond-il, le plus souvent court et percutant. Et Frap a trouvé le surnom qu’il faut ! Il rappelle aux élèves qu’ils ont la chance inouïe de vivre dans un pays qui respecte la liberté d’opinion, d’expression, bref de caricaturer qui l’on souhaite, jusqu’au président de la république. A-t-il déjà reçu des menaces ? Non, mais il a déjà dû faire face à des mauvaises humeurs, des aigreurs, qu’il comprend. Censuré ? Il ne l’est pas, mais il se fixe des limites : par exemple, il doit tenir compte du lectorat de son journal qui peut tomber entre les mains d’enfants. Presse-Océan n’est pas Charlie-Hebdo ! Et la caricature est encadrée par la loi qui interdit – fort heureusement – la diffamation, les appels à la haine, l’apologie du racisme et de l’intolérance, le sexisme et l’homophobie, le négationnisme. Mais Frap ne vit pas ces limites comme un frein à son inspiration car les valeurs qu’il porte sont républicaines, tolérantes, humanistes. Il répond avec patience et pédagogie aux questions des élèves et leur apprend certaines astuces du métier. Comment croquer un défaut et l’amplifier ? Comment rendre par quelques traits un caractère ? Devant des élèves médusés par son coup de crayon, sa rapidité et son aisance, il dessine un Poutine sanguinaire aux yeux vides de toute prunelle pour montrer l’insensibilité et l’inhumanité du dictateur. En quelques coups de crayon, il propose sa vision satirique du couple présidentiel ou de tel autre homme politique médiatique. Dans un deuxième temps, il incite les élèves à se lancer : à leur tour de tenter une caricature sur le thème des libertés chéries. Il passe de table en table, regarde, commente, conseille, avec une infinie bienveillance. Quant aux élèves, pour la plupart, ils découvrent que ce qui leur paraissait si facile ne l’est guère ! Frap aurait-il suivi des études pour exercer son métier ? Non. Il dessinait beaucoup, et la vie et le destin ont fait la suite. Il affirme clairement n’être pas du tout un artiste : ses caricatures sont éphémères, ne s’inscrivent pas dans le temps, à l’instar du journal qui sera jeté, rassemblera les épluchures ou aidera à allumer la cheminée hivernale. Et c’est l’actualité qui le guide, toujours dans l’urgence. Cela sera-t-il aujourd’hui les manifestations contre la réforme des retraites ? Pas impossible. Bref, deux heures que les élèves ont passées au contact de la liberté d’expression à la française, de « la liberté de blâmer » sans laquelle il ne saurait y avoir d’ «éloge flatteur ».